Rencontrez Simon
Designer multidisciplinaire plusieurs fois récompensé, Simon est passé du design graphique au design de jeu, pour ensuite se spécialiser en design d’interaction. Son métier l’amène à créer des images, des scénarios et des interactions à travers l’usage du multimédia, des objets et de l’espace. Depuis 2015 chez GSM Project, il développe les composantes interactives d’expériences de musées et d’attractions à travers le monde.
Dans le cadre d’une courte entrevue, Simon nous a partagé un peu de son métier, de la collaboration avec les autres expertises de GSM Project et de ses motivations à créer des dispositifs interactifs adaptés et originaux.
À quoi ressemble une journée dans la vie de Simon ?
Simon : L’aspect extraordinaire de mon métier, c’est qu’aucune journée ne se ressemble, car tous les projets sont uniques. C’est pourquoi le rôle de designer interactif, c’est être un peu un “couteau suisse”, ça demande beaucoup de polyvalence ! Selon les phases d’un projet, je peux travailler sur des idées très conceptuelles , par exemple le scénario global de l’expérience du visiteur et comment elle peut être ludifiée dans son ensemble, ou bien travailler de manière très concrète sur les moindres détails d’une installation interactive.
À chaque fois, j’essaie de comprendre le point de vue du visiteur pour ensuite concevoir des expériences qui communiquent un message tout en étant engageantes. Les interactifs ne sont pas juste des écrans, je regarde donc comment un utilisateur va échanger avec l’environnement et les interfaces à l’intérieur de celui-ci. Je dois créer une cohérence entre les univers de l’expérience physique et de l’expérience numérique, et cela entraîne à la fois beaucoup de contraintes et d’opportunités ! Ma mission au quotidien, c’est donc d'accompagner nos clients à comprendre quelle sera l’expérience que nous développons pour leurs visiteurs.
Les premières fois sont toujours spéciales. Quel était ton premier projet (ou un des premiers) chez GSM Project ?
Simon : Un de mes premiers projets, dans lequel j’ai appris énormément, a été la nouvelle exposition permanente de la Banque du Canada. Il y a plus d’une vingtaine d’installations interactives dans ce parcours ! L’approche de visite donne une grande place au design de jeu et au design d’interaction, par exemple avec la création d’un avatar par chaque visiteur en début de visite. Ce projet a été un formidable terrain de jeu et m’a permis d’en apprendre beaucoup sur le domaine de la muséologie, ainsi que sur la scénographie et l’architecture. J’ai dû sortir des formats du design graphique (souvent 2D), pour comprendre le processus de création propre à l’espace physique, à l’environnement et à l’expérience usager. Je considère que j’ai eu beaucoup de liberté pour explorer la multidisciplinarité propre à la muséologie.
J’aimerais aussi souligner qu’un aspect commun à tous les employés de GSM, c’est leur curiosité. Et c’est sûrement ce qui fait la réussite de nos projets ! L’enthousiasme que nous partageons d’apprendre de nouvelles compétences et découvrir des champs aussi divers que l’économie, les sciences, les récits d’une population, etc.
Sur quels projets travailles-tu présentement ?
Simon : Depuis quelques années, j’assume le rôle de designer interactif principal pour un projet d’envergure qui ouvrira ses portes en 2024 en Asie. Le projet sera un mélange entre l’univers des parcs thématiques et celui des musées, et comporte une grande portion de ludification. J’ai la chance de pouvoir bénéficier du mentorat de ma collègue Erika Kiessner, designer interactif senior, qui travaille également sur le projet. C’est elle qui m’accompagne depuis mes débuts chez GSM. Je dois d’ailleurs dire qu’il y a un véritable esprit de fraternité au sein de l’équipe, où nous nous entraidons pour résoudre les défis d’un projet d’envergure comme celui-ci. Les connaissances de chaque département, que ce soit en contenu, en design graphique ou en scénographie, se complètent et se multiplient entre elles. Plus nous lions nos champs de compétences, plus nous réussissons à produire des propositions créatives innovantes. Sur d’autres projets, nous collaborons également à l’externe avec des développeurs et des studios spécialisés en design interactif, qui parlent le même langage et décuplent ainsi nos possibilités.
Quelles sont tes inspirations ou un projet qui t’a marqué dernièrement ?
Simon : J’ai un amour pour les idées très simples. J’aime les interactifs “low-tech” et les créations en art contemporain. J’admire le travail de plusieurs concepteurs d’ici comme Vincent Morisset et Caroline Robert du Studio AATOAA. Pour moi un interactif réussi, c’est celui qui contient une touche de magie, qui entremêle un dispositif numérique à un dispositif mécanique et devient ainsi hybride, surréaliste.
Où seras-tu prochainement ?
Simon : Principalement dans une salle de classe ! Je donne un cours en design d’interaction au baccalauréat en design graphique à l’UQÀM, en partenariat avec Stéphane Vial. Je serai également au Education Summit de interaction21, le 31 janvier et 1er février prochain, avec ma collègue Erika Kiessner. Nous donnerons un atelier sur l’interactivité en milieu muséal qui permettra de se familiariser avec les méthodes et processus du design d’interaction.