Pourquoi avoir étudié GSM Project pour ma maîtrise en muséologie ?
GSM Project et le programme en muséologie de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) coopèrent depuis de nombreuses années. Cet automne, Sarah Cousineau, diplômée de la maîtrise en muséologie et ancienne stagiaire chez GSM, vient de publier son mémoire de recherche sur l’histoire de notre firme, pionnière en design au Québec. Geneviève Angio-Morneau, responsable du secteur culturel, s’est entretenue avec Sarah pour lui poser quelques questions.
Sarah, pour débuter, comment as-tu connu GSM Project?
Sarah Cousineau [SC] : J’ai découvert le travail de GSM Project pendant une conférence donnée par un membre de l’équipe, alors que j’étais étudiante au baccalauréat en design graphique. À l’époque, je m’intéressais déjà à la conception d’exposition et au milieu muséal à cause de mes études antérieures en arts visuels. Lorsque j’ai entamé ma maîtrise en muséologie, je savais que je voulais faire mon stage chez GSM Project. C’est là que je me suis familiarisée avec son approche, sa philosophie et son histoire.
Pourquoi avoir choisi d’étudier l’histoire de GSM Project dans le cadre de ta maîtrise ?
[SC] : À l’origine, cette recherche répondait à une volonté de déterrer l’histoire du design d’exposition au Québec et de valoriser le travail des pionniers de la pratique, majoritairement méconnu de la communauté scientifique et du grand public. Si je me suis intéressée au cas de GSM Project en particulier, c’est parce que le bureau est à mes yeux un acteur clé dans l’émergence et le développement de la discipline, en plus d’être aujourd’hui un chef de file dans ce secteur.
Quelles sont les découvertes que tu as faites lors de ta recherche qui t’ont le plus surprise ?
« GSM Project, c’est un esprit. Donc, cette espèce de bête en perpétuelle métamorphose, c’est GSM.», Laurent Marquart
[SC] : Ma première surprise a été de constater que plusieurs caractéristiques fondamentales de la philosophie actuelle de GSM Project, comme la multidisciplinarité, la notion de projets clé en main et l’importance de positionner l’être humain au cœur de chaque création, étaient présentes bien avant que la firme se spécialise dans la conception d’expositions. Il est intéressant d’observer qu’en soixante années d’existence, GSM Project s’est beaucoup transformé, sans jamais pour autant se dénaturer. Le deuxième élément qui a attiré mon attention concerne l’impact du milieu théâtral dans la pratique de l’entreprise, une influence qui s’est manifestée très tôt dans son approche et qu’on peut, encore aujourd’hui, observer dans sa manière d’aborder les expositions.
Ton travail s’est surtout concentré sur le ‘M’ de GSM Project. Pourquoi ?
[SC] : Si j’ai choisi le « M » de « GSM », c’est parce que des trois associés, Laurent Marquart est sûrement celui qui a le plus influencé l’évolution du design d’exposition au sein du bureau. Recruté par Jacques Guillon après avoir participé à l’Expo 64 de Lausanne, il a été très impliqué dans le développement de ce secteur d’activité, contribuant au succès de projets phares dans l’histoire de la firme. Je ne pense pas me tromper en affirmant que sa présence a marqué durablement le style et l’approche de GSM Project.
« On a commencé à découper des bouts de papier, à faire des choses qui n’étaient pas du design, des choses qui n’étaient pas du graphisme comme tel, c’était... de la pure invention, du bricolage théâtral multimédia.», Laurent Marquart
Ton travail mentionne le fait que l’histoire du design au Québec est très peu documentée. Quelles en sont tes conclusions et/ou recommandations ?
[SC] : En effet, c’est plutôt fascinant de constater le peu de littérature consacrée à l’histoire du design québécois, tout spécialement si on établit un parallèle avec des pays comme les États-Unis et la France. Je pense toutefois que le moment est tout à fait opportun pour remédier à la situation, dans la perspective où les célébrations du cinquantième anniversaire d’Expo 67 ont réveillé une volonté de mettre en lumière les designers et architectes de l’événement, pionniers du design moderne au Québec.
Et en terminant, comment ce travail orientera-t-il ton parcours par la suite? Quelles sont tes prochaines étapes?
[SC] : À l’heure actuelle, je travaille pour le Centre d’exposition de l’Université de Montréal, où j’ai l’opportunité de m’initier à l’univers des collections universitaires et aux enjeux qui en découlent. J’ignore encore quelles seront mes prochaines étapes, mais cette recherche sur GSM Project a certainement fait naître chez moi un intérêt historique pour les acteurs du design d’exposition au Québec. J’avoue que je n’écarte pas la possibilité de (peut-être) (un jour) reprendre ce travail pour l’amener vers une forme plus aboutie, plus concrète.
Remerciement spécial
Un immense merci à Laurent Marquart pour toutes ces heures passées à se raconter, papier et crayon à la main.
À propos de Sarah Cousineau
Sarah Cousineau possède un parcours multidisciplinaire alliant arts visuels, design graphique et muséologie. Intéressée par les pratiques commissariales et éditoriales, elle a notamment travaillé pour le Centre de design de l’UQAM, Espace Projet et Catalogue. Son travail dirigé réalisé dans le cadre de la maîtrise en muséologie de l’UQAM, GSM Project : Essai historique sur une firme pionnière du design d’exposition au Québec, a remporté la bourse Claude-Armand-Piché en muséologie québécoise.