#MTLGO : raconter des histoires du quotidien à Montréal
Au 45ème étage d' Au Sommet Place Ville Marie, la vue s'anime grâce à une série de 55 histoires illustrant la vie quotidienne à Montréal. Nous avons discuté avec Thomas Leblanc, Directeur de contenu sur le projet, qui a développé la narration de l'exposition interactive #MTLGO.
Comment as-tu développé l’approche curatoriale de l’exposition #MTLGO?
On avait une vision claire pour l’étage situé entre le restaurant et l’observatoire : créer une exposition numérique qui présente la culture montréalaise en temps réel. Dès nos premières rencontres, on se posait une question centrale : qu’est-ce qu’on désigne par ‘culture montréalaise’? Je me suis plongé dans la littérature existante sur le sujet : reportages, sites web institutionnels, études gouvernementales. Et rapidement, ce qui est ressorti, c’est que les Montréalais, bien plus que juste des emblèmes et symboles, font de Montréal une ville unique. On a donc choisi de les gens mettre en valeur : les résidents, bien sûr, mais aussi les visiteurs qui peuvent devenir des ambassadeurs pour l’observatoire et la ville.
Il y avait aussi une belle opportunité de miser sur l’atout du lieu - la vue - pour orienter les sujets. Par exemple, on voit le fleuve et le Mont Royal, qui sont deux éléments géographiques incontournables à Montréal - il fallait donc les présenter en leur faisant face. Avec l’espace relativement exigu de l’étage, l’idée de créer un parcours sur 360° avec des écrans disposés sur des comptoirs longeant les fenêtres nous permet de découvrir 55 sujets en 11 thèmes.
L'exposition met en valeur la ville à travers 55 capsules vidéos. Qu’est-ce que tu as voulu évoquer à travers ces capsules?
On a vraiment cherché à raconter des histoires “vraies”, campées dans des lieux iconiques ou simplement représentatifs de Montréal. En collaboration avec le recherchiste Michael-Oliver Harding, on a trouvé des Montréalais qui incarnent la diversité de la ville. L’équipe d’Urbania a apporté une touche documentaire remplie d’humour et d’humanité. Le mot “rituel” est souvent revenu au cours de la création et de la production des 55 films. Manger une poutine à la Banquise, ou faire du ski de fond sur le mont Royal sont quelques uns de ces “rituels” fièrement montréalais qu’on retrouve dans l’exposition.
Quels ont été les plus grands défis du projet? Comment a-t-on réussi à développer une exposition qui reflète les multiples identités de la ville sans tomber dans les clichés?
La temporalité a été un facteur déterminant dans la création de l’exposition. On s’est demandé comment créer une expérience “actuelle”, qui peut à la fois être mise à jour rapidement et durer plusieurs années.
Je crois que la solution technologique développée pour #MTLGO marque un développement intéressant dans la façon de faire des expositions. On a mis sur pied une base de données avec des archives- qui peuvent être mises à jour -, des images tirées directement des médias sociaux ou encore les meilleurs photos trouvées sur Instagram. Tous ces contenus - plus de 1000 images - sont diffusées dans les 55 écrans selon une catégorisation qui peut elle aussi changer. On pourrait par exemple décider d’introduire des sujets saisonniers, ou même de revoir certains contenus.
Un dernier élément fondamental de l’expérience reste la notion d’activité “post-expérience”. Comment l'as-tu développée?
Dans l'exposition, le visiteur peut “collectionner” les sujets et les histoires qui l’intéressent grâce à un bracelet muni d’une puce RFID. Des bornes interactives équipées d’imprimantes permettent ensuite aux visiteurs de créer leur propre parcours dans la ville et d’imprimer un billet sur place (ou de le recevoir par courriel). Notre système propose 55 missions (pour l’instant), liées directement ou indirectement à chaque sujet de l’exposition. Le visiteur peut donc poursuivre sa visite dans les rues de Montréal et découvrir des facettes de la ville après être passé par l’observatoire.
L’exposition a véritablement été conçue comme un espace d’agrégation où il est possible de passer facilement d’un lieu à un autre, ou encore de remonter dans le temps, pour avoir une vue d’ensemble de Montréal. C’est la démonstration de l’esprit montréalais - ce je-ne-sais-quoi qui fait de Montréal une ville sans égale, qu’on a toujours du plaisir à (re)découvrir.